Lancement des Animaux fantastiques de J.K. Rowling
Culture populaire
L’univers d’Harry Potter effectue un retour au cinéma en fin de semaine grâce au film « Les animaux fantastiques » scénarisé par J.K. Rowling. C’est un « antépisode » ou prequel aux 7 livres de J.K. Rowling ; on suit un sorcier dans le New York des années 1920.
Cette nouvelle histoire met en vedette Norbert Dragonneau, le scientifique à l’origine du Dictionnaire des animaux fantastiques que l’on évoque dans les romans d’Harry Potter et qui a fait l’objet d’un livre signé par… Norbert Dragonneau dans la vraie vie. Ce film est le premier d’une série de cinq longs-métrages.
Pour une auteure qui a l’habitude de nier l’importance du marketing et de la publicité dans son succès personnel, Madame Rowling et son équipe ont à nouveau fait preuve d’un sens aigu de la mise en marché. Tout d’abord en engageant la quasi-totalité de l’équipe qui a fait le succès des films d’Harry Potter. Ensuite, en annonçant son projet de films sur son compte Facebook en 2013 (3 films à l’origine sur Monsieur Dragonneau… 5 maintenant !).
Il faut dire que Madame Rowling est une relationniste et une auteure de grand talent. En entrevue, elle affiche un mépris profond pour la publicité (ce qui amuse toujours beaucoup les journalistes); elle minimise le rôle joué par le marketing dans le succès de ses romans (un vieux réflexe d’écrivains, spécialement dans le cas des auteurs à succès); et à l’occasion, elle se moque un peu méchamment du géant Spielberg (une attitude très populaire en Europe, dois-je le dire).
Au total, les ventes totales de la marque, incluant celles des produits dérivés de Harry Potter s’élèvent à près de 25 milliards $, selon The Times de Londres. À eux seuls, les États-Unis représentent 55 % des ventes mondiales. Pour répondre à la forte demande pour les livres de Harry Potter aux États-Unis, le New York Times à même crû bon créer une liste séparée best-seller de la littérature pour enfants, en 2000.
Madame Rowling comprend dès le départ l’importance d’adapter son oeuvre aux différents marchés planétaires. Ainsi, les textes des romans Harry Potter ont été traduits de l’anglais à « l’américain ». Le titre du premier livre Harry and the Philosopher’s Stone est devenu Harry Potter and the Sorcerer’s Stone aux États-Unis.
Madame Rowling a aussi modifié son nom pour attirer le maximum de lecteurs. Au moment de la publication du premier tome de la série, l’éditeur de la première édition demande à Madame Joanne Kathleen Rowling (c’est le véritable nom de l’auteure des romans Harry Potter) de signer ses romans avec un nom neutre, ceci afin de rallier le maximum de jeunes lecteurs masculins.
Depuis ce temps, Madame Rowling utilise les lettres J et K au lieu du prénom Joanne Kathleen pour signer ses livres. Elle devient donc J. K. Rowling.
Par ailleurs, lors d’un lancement de livre ou de film, il y a toujours quelques incidents qui viennent perturber l’ordre normal des choses, comme c’est d’ailleurs le cas avec le film lancé cette semaine (voir premier paragraphe).
Évidemment, on ne manque jamais de mentionner que le dernier livre – ou le dernier film – est peut-être un peu trop effrayant pour les enfants… Un vieux truc qui garantit bien sûr l’intérêt des plus jeunes !
Dans les faits, la machine de communication-marketing de l’éditeur réussi généralement très bien à susciter l’intérêt du lecteur avec des informations spectaculaires : droit du livre, nombre de copies imprimées et vendues, nombre de langues (traduction), ventes le premier jour, montant investi dans la promotion des films, etc.
Idéalement, l’éditeur donne l’information au compte-gouttes pour assurer et maintenir l’intérêt des fans. Dans ce dernier cas, la machine à rumeurs laisse souvent un doute dans l’esprit du lecteur : « Est-ce qu’il y aura assez de livres pour tout le monde ? »
Sans surprise, cette recette a permis à Harry Potter de générer des ventes remarquables. Jusqu’à maintenant, les 7 romans de la série se sont écoulés à 400 millions d’exemplaires et ils ont entraîné des revenus de 5,4 milliards $ à l’échelle planétaire (1,7 milliard $ en Amérique du Nord seulement).
Les livres de la série sont vendus dans 140 pays et ils ont été traduits en 67 langues. Le premier livre de la série a même été traduit en latin, en gallois, en gaélique et en grec ancien. Au-delà des chiffres de vente des livres, le succès Harry Potter se mesure par le nombre de supports sur lesquels on retrouve le héros : édition régulière, éditions de luxe, t-shirts, pyjamas, casquettes, sacs à dos, crayons, iPod, agendas, posters, jouets.
Les différents films de la série ont donné naissance à des jeux vidéo (8) conçus par Electronic Arts. Plus récemment, Universal et Warner Brothers ont créé « Le Monde Magique de Harry Potter » à Universal Orlando, en Floride. C’est dire la puissance de la marque Harry Potter qui sera décliné sous de multiples formes dans les prochaines années…