Virage numérique pour le quotidien Le Devoir
Entrevues Luc Dupont
L’industrie des médias papiers est en crise et le lancement prochain d’une édition numérique payante du journal Le Devoir pour la tablette numérique iPad, le confirme une fois de plus.
Le Devoir vient s’ajouter aux autres plateformes quotidiens comme La Presse+.
En faisant le pari du PAYANT, Le Devoir se distance de La Presse+ qui a privilégié le GRATUIT au Québec.
Pour la plupart des journaux papier à travers le monde, la solution priorisée pour faire face aux baisses de tirage — et donc aux baisses de ventes de publicité — réside dans la formule « site payant d’information ».
Au Canada, le Globe and Mail est un bon exemple de ce mouvement général. Il faut dire que le succès du New York Times, du Financial Times et du Wall Street Journal ont eu un effet d’entraînement sur plusieurs autres quotidiens à l’échelle nord américaine.
Le Wall Street Journal a été le premier à imposer un abonnement payant, en 1997. Aux États-Unis, selon le Poynter Institute, on évalue à environ 16 % la proportion des journaux qui ont instauré l’abonnement payant sur le web.
Ceci dit, à l’usage, l’option payante sur le Net est efficace quand un quotidien offre un contenu spécialisé, exclusif et/ou international comme c’est le cas avc le journal Le Devoir. En effet, on sait que les gens ne paieront pas pour accéder à des nouvelles générales, ce qui joue contre les médias généralistes basés sur le scoop et la nouvelle de la journée.
Cette annonce du journal Le Devoir montre à quel point l’industrie de la nouvelle et de l’information a changé en quelques années.
D’abord avec l’avènement des chaînes de nouvelles en continue à la télévision qui ont eu pour effet de transformer la notion d’information et de rendre presque caduque le journal papier. Ensuite avec l’arrivée d’Internet et des médias sociaux qui permettent de s’informer instantanément à peu de frais.
Au-delà de ces deux facteurs clés, plusieurs phénomènes expliquent le lent déclin des quotidiens : les quotidiens ont augmenté leur tarif, la classe moyenne a quitté les centres-villes, les jeunes lisent de moins en moins et un plus grand nombre de lecteurs affirment lire l’exemplaire de quelqu’un d’autre, que ce soit dans le restaurant, au bureau ou chez un ami.