La LNH vend ses billets à rabais dans certains arénas
Entrevues Luc DupontOr, comme le démontre le journaliste Stéphane Cadorette dans une série d’articles consacrés à la LNH, les activités de promotion occupent maintenant une place de choix dans la stratégie de mise en marché du hockey professionnel.
Dans un premier article intitulé
Le Lighting au prix du hockey junior, Monsieur Cadorette jette un coup d’œil sur les promotions qui ont cours dans LNH durant la présente saison. À titre d’exemple, on y apprend que les Panthers de la Floride offrent leurs abonnements pour 38 matchs pour la modique somme de 354,75 $, une maigre pitance de 8,25 $ par match !Mais attention, ce n’est pas tout.
En Caroline, on annonce des billets à 9,99 $ pour voir les Hurricanes. De son côté, les Thrashers offrent à une famille quatre billets et quatre repas à 85 $, pour des matchs contre des clubs aussi vendeurs que Pittsburgh, Chicago et Washington. C’est dire la difficulté qu’éprouvent certains clubs à boucler leur budget. Le message est clair : il faut asseoir des fesses dans les amphithéâtres ! Dans un deuxième article, Monsieur Cadorette s’intéresse au taux d’occupation des différents arénas de la LNH. Comme on peut s’en douter, la réalité est que « plusieurs arénas à travers le circuit sont désertés par les amateurs, même en ce début de saison. »Monsieur Cadorette rapporte qu’avant les matchs d’hier soir, pas moins de huit clubs ne parvenaient pas à remplir 80 % de leurs gradins, soit les Devils du New Jersey (79,4 %), le Lightning de Tampa Bay (79 %), les Stars de Dallas (75,7 %), les Islanders de New York (72,3 %), les Panthers de la Floride (71,3 %), les Blue Jackets de Columbus (64,5 %), les Thrashers d’Atlanta (58,9 %) et les Coyotes de Phoenix (53,7 %).
Évidemment, dans le contexte économique actuel, ces réductions sont probablement efficaces pour augmenter les ventes de billets à court terme — et attirer les familles et les plus jeunes –deux publics particulièrement ciblés par ces promotions. Mais cette stratégie de promotion est plus risquée à long terme.
En effet, si la promotion permet d’obtenir des résultats rapides, on ne peut prétendre à un effet durable. Le professeur Don Schultz écrit : « L’un des plus grands risques est de donner naissance à un groupe de consommateurs désireux de profiter systématiquement des occasions et de détruire ainsi la structure interne du prix du produit. »
En outre, comme le mentionne Claude Cossette et René Déry, auteurs du livre La publicité en action : « Si le prix courant est continuellement réduit de 33 %, on finira par en déduire que le produit n’a jamais valu plus de 66 %. »
Reste à savoir si un club de la LNH à Québec serait condamné à offrir des rabais semblables pour attirer les amateurs. C’est une question qui fait l’objet
d’un troisième article de Monsieur Cadorette. Bonne lecture !