Retour des Nordiques à Québec : quand les télécommunications remplacent la bière…

Marketing sportif

Ce n’est pas la première fois que des géants de la télécommunication comme Quebecor (Videotron) ou Bell se montrent intéressés par des équipes sportives, particulièrement des clubs de hockey. Profil de 5 équipes de la LNH qui ont été impliquées à un moment ou a un autre dans des transactions de nature médiatique :

Rangers de New-York – Le club est lancé par le promoteur de boxe Tex Richards dans les années 20, mais en réalité, il est la propriété de Jim Norris, de Détroit, pendant plusieurs décennies. L’équipe passa d’ailleurs très près de déménager à Détroit à une certaine époque.

Le club des Rangers est possédé pendant un certain temps par une corporation (Gulf+Western) qui rêvait de devenir un studio de cinéma (Paramount). L’équipe est achetée par un géant des médias (Viacom) et passe éventuellement aux mains d’un géant de la câblodistribution (Cablevision) en 1997 pour 195 millions $.

Maple Leafs de Toronto – Propriété du Teacher’s Pension Fund de l’Ontario et d’autres groupes incluant Bell Globemedia à hauteur de 15%. C’est donc dire que Bell connaît et comprend la valeur d’un club de hockey.

Flyers de Philadelphie – Le club a été payé 2 millions $ en 1967 par Ed Snider. En 1996, Comcast et Spectacor (mieux connu sous le nom de SMG) achètent l’équipe de Snider pour la somme de $250 millions. Ceci dit, Snider est toujours impliqué dans les activités du club.

L’Avalanche du Colorado – Marcel Aubut et son groupe achètent les Nordiques de Québec en 1988 pour 18 millions $. Ils revendent l’équipe sept ans plus tard pour 75 millions $ à Comsat. Submergé par les déficits accumulés, le géant de la communication satellite se défait de l’équipe en 2000. L’équipe est achetée par Stan Kroenke pour la modique somme de 450 millions $ (incluant les Nuggets de la NBA et le Pepsi Center).

Canadiens de Montréal – Plus près de nous, la firme BCE achète une participation minoritaire dans le Canadien lors de la vente du club à la famille Molson.


Plusieurs raisons expliquent l’intérêt de BCE — mais aussi de Videotron et donc de Pierre Karl Péladeau — pour le sport professionnel. Dans un
article récent, le journaliste Martin Leclerc de Rue Frontenac écrit :

« Les grands câblodistributeurs et géants de la téléphonie mobile sont désespérément à la recherche de contenus pour rehausser leur offre auprès d’une clientèle qui génère des milliards en revenus. Au Canada, en plus d’être rentables, les équipes de la LNH sont des sources intarissables de contenu et des hameçons d’une incroyable efficacité pour fidéliser les clients. »
Par ailleurs, comme je le mentionne dans un billet intitulé 10 raisons pour lesquelles Quebecor (et donc Videotron) s’intéresse aux Nordiques de Québec, souvenons-nous que la télévision spécialisée est en train de bouleverser les modes de production et de programmation de la télé traditionnelle ; que RDS, une machine à imprimer de l’argent, occupe le premier rang de l’écoute des chaînes spécialisées francophones, chez les hommes âgés de 18 à 49 ans ; et que sans club professionnel, il ne peut y avoir de station de sport pour Quebecor.

Voir aussi :
Réflexions sur le retour possible des Nordiques – entrevue avec Gilles Parent du FM93
Pourquoi Quebecor s’intéresse aux Nordiques de Québec – entrevue avec Benoît Dutrizac du 98,5 Montréal